Un système bien huilé
Beaucoup de marques ont pris l’habitude de produire sans se projeter sur les ventes. Une fois la saison terminée, beaucoup de pièces sont invendues. Les marques n’ont plus qu’un seul objectif : se débarrasser coûte que coûte de ces vêtements afin de limiter les coûts de stockage. Les soldes sont donc lancées.
Il faut savoir que les marges pratiquées représentent 4 à 8 fois le prix de revient du produit. Ainsi, même en soldant à plus de – 50 %, les enseignes dégagent d’importants bénéfices.
Les soldes nous poussent à surconsommer. En voyant un prix réduit, l’urgence se fait sentir : si on ne succombe pas à la tentation, on passe à côté d’une affaire. A l’arrivée, on se retrouve souvent avec un produit dont on n’avait pas forcément besoin. On estime que 70 % des vêtements stockés dans nos armoires ne sont jamais portés (source : novethic.fr).
Un modèle où les soldes n’ont pas leur place
Depuis nos débuts, nous sommes transparents. Nous communiquons sur l’origine de nos matières, sur nos partenaires et sur nos prix. Les prix sont fixés en fonction du coût de revient de nos vêtements. Nous vous avions par exemple détaillé le prix de nos jeans dans l’un de nos articles. Nos marges ont toujours été faibles, loin de celles de la fast fashion. C’est la ligne de conduite que nous nous sommes fixés depuis nos débuts. Cependant, pour garder ce modèle économique sur le long terme, il faut que les produits se vendent sans remise.
Hormis lors des campagnes de précommande, nous n’avons jamais effectué de remises sur nos modèles, car :
- Nous rémunérons justement chacun de nos partenaires ;
- Nos vêtements ne se limitent pas aux tendances d’une saison, ils peuvent être vendus et portés d’une année à l’autre ;
- Nos marges nous ont toujours permis de développer nos nouveaux produits.
Alors pourquoi aller à l’encontre de nos principes ?
Il y a encore une semaine, il était inenvisageable pour nous de solder nos vêtements.
Malheureusement, nous sommes confrontés à la réalité du commerce : nous devons écouler certains de nos modèles. Nous ne pensions pas que cela aurait pu arriver un jour, nous qui produisons en édition limitée et petite quantité.
Les choses ne se sont pas passées comme prévu
Depuis janvier, nous avons accumulé les difficultés :
- Allongement de la durée de prototypage de nos modèles en interne ;
- Problèmes de gradation de nos patrons ;
- Accumulation de commandes chez nos partenaires, liée à l’engouement autour du made in France ;
- Défauts sur certaines matières recyclées ;
- Matière jugée non conforme après des tests réalisés en interne.
Tous ces imprévus ont engendré de multiples conséquences : la livraison des jeans s’est échelonnée sur 10 semaines au lieu de 4, et la confection de notre collection été s’est achevée au mois de juin, avec près de 4 mois de retard.
Nous n’avons pas le choix
Si nous n’activons pas le levier des soldes, nous accumulerons du stock. Sans rentrée financière, nous ne pourrons plus développer nos projets ni payer nos charges. Mettre la clé sous la porte devient plus qu’une éventualité.
Proposer des soldes a des conséquences sur nos marges. En fonction des produits remisés, nos marges seront faibles, voire nulles. La rentrée d’argent sera moins importante que dans nos budgets prévisionnels, mais nous pourrons continuer l’aventure Ecclo.
Une décision logique
Pour la première fois, nous soldons certains de nos modèles. Bien que cela aille à l’encontre des principes que nous nous étions fixés, il vaut mieux vendre aujourd’hui, que de ne jamais vendre.
Durant quatre semaines, nous vous ferons bénéficier de tarifs avantageux. Cela nous permettra d’avancer, plutôt que de prendre le risque de ne jamais nous relever.
On reste à votre écoute.
L’équipe Ecclo
Merci pour votre transparence